La non-violence pour faire valoir les droits humains
Article rédigé par Océane Leroux-Maurais dans le cadre du collectif jeunesse K ! en France 2024
5 juillet 2024 (Lyon, France) - Sous les arbres du parc de la Tête d'Or, les opinions, les regards et les intérêts des participant.es aux Dialogues en humanité s'entrecroisent, se lient, se tissent, telles des intersections d’espoir. Le Manifeste pour une alternative non-violente (Man) y a trouvé sa place, installé sous un petit kiosque où une panoplie de livres est exposée. C'est ainsi que j'ai rencontré Fleur et Marielle, toutes deux engagées auprès du Man.
Le Man, qui célébrera ses 50 ans cette année, est une organisation qui promeut des alternatives non-violentes, avec trois principaux champs d'action : la promotion de la non-violence dans la gestion des conflits interpersonnels, dans la gestion des conflits internationaux, et dans les quartiers, où des espaces de médiation nomades offrent un lieu de dialogue.
Mais pourquoi dialoguer de manière non-violente ?
Dans un monde où la violence est en constante augmentation, la non-violence apparaît comme une alternative puissante et nécessaire. Marielle et Fleur expliquent que privilégier le dialogue non-violent offre plusieurs avantages majeurs pour la société. En effet, l'utilisation de ces méthodes permet de sensibiliser et de rallier un plus grand nombre de personnes à une cause. La non-violence incarne une démarche de compréhension mutuelle, de reconnaissance des différences et de quête de solutions communes. Il s'agit d'aller vers l'autre, de comprendre son univers malgré les divergences. Pour ainsi dire, la clé réside dans la connaissance de soi et de l'autre. Chacun a ses propres points de vue, mais le dialogue permet de mieux se connaître et d'accepter les différences.
Dans une société où les désaccords sont souvent synonymes de conflits, il est essentiel de sensibiliser la population à la non-violence. Cette démarche aide à comprendre et accepter que les conflits sont naturels et sains, et qu'ils peuvent être résolus autrement que par la violence. La prise de conscience des oppressions, suivie d'actions non-violentes, permet d'éviter la dépression, les oppressions et le déni, encourageant ainsi le passage à l'action. Il est crucial de s'informer et de trouver des lieux où ses idées peuvent s'épanouir, afin de faire exister et prospérer la non-violence, même dans un monde empreint de violence.
Le pouvoir de la non-violence
Le livre Le Pouvoir de la Non-Violence d’Erica Chenoweth et Maria J. Stephan analyse de nombreux mouvements de paix à travers le monde, montrant ainsi l'efficacité de la non-violence. Le livre explique comment les victoires des mouvements violents sont souvent de courte durée et aboutissent à un cercle vicieux de violence récurrente. De leur côté, les luttes non-violentes se distinguent par leur caractère collectif et démocratique. Après une transformation non-violente, les systèmes qui émergent sont souvent plus justes et plus stables. En revanche, les régimes issus de violences tendent à reproduire les mêmes schémas oppressifs, tandis que la non-violence pave la voie à des sociétés plus inclusives, démocratiques et respectueuses de l'altérité.