« Si on veut changer de récit, on doit changer de narrateur »

Par : Mathilde Graas, membre du Collectif international de la jeunesse francophone au FSM 2022

Cette phrase, prononcée par Cathy de Extinction Rebellion au cours du panel sur la dette climatique, est énonciatrice des propos qui se sont échangés en ce 3 mai 2022 à Mexico et partout ailleurs dans le monde (la conférence étant sur Zoom). 

Compte-rendu de la conférence « Deuda X Clima » d’ATTAC France

Tour à tour, sept panélistes des quatre coins de la planète ont pris la parole pour partager leur vision sur la dette climatique et échanger sur leurs réalités locales quant au changement climatique. Esteban Servat, un panéliste d’Argentine, a d’abord parlé de justice sociale et climatique en soulignant le rôle des mouvements environnementaux, sociaux mais également populaires pour exercer une pression politique. Reb Spring, du mouvement Extinction Rebellion du Royaume-Uni, a quant à lui souligné la responsabilité des Etats-Unis et de l’Europe dans cette dette climatique ; selon lui, le colonialisme dans les pays du Sud a aussi joué un rôle dans la création de cette dette puisque ces pays se retrouvent maintenant pris au piège avec des mesures d’austérité qu’ils n’ont pas choisi.

Il y a ensuite eu un panéliste du mouvement Extinction Rebellion d’Afrique du Sud, Sunny. Il a avancé le fait que le Nord devrait s’acquitter de sa dette en annulant celle des pays du Sud. Il a aussi abordé le sujet plus large de l’appropriation des ressources (dont plus récemment celles des vaccins contre la Covid-19). 

S’en est suivi une nouvelle intervention de Cathy, membre du mouvement Extinction Rebellion. Son discours a mis en lumière toute l’importance de considérer les expériences et perspectives des pays du Sud. Pour elle, cela ne fait aucun doute : il faut que le mouvement de la dette pour le climat vienne d’un activisme des pays du Sud et non des pays du Nord. En d’autres mots, comme le dit le titre de ce compte-rendu : « Si on veut changer de récit, il faut changer de narrateur ». 

À cause de problèmes de connexion internet, nous n’avons pas eu l’occasion d’écouter la suite des panelistes mais ces quelques interventions ont été déjà bien inspirantes. Et comme tout FSM qui se respecte, la place a été donnée à l’improvisation : quelques personnes présentes à la conférence sont venues présenter leur perspective sur la dette climatique et cela s’est conclu par des échanges plus intéressants les uns que les autres.

Dans tous les cas, le rendez-vous est donné entre le 26 et 28 juin prochain pour mener une action commune pendant que le G7 se réunira. C’est le moment de mobiliser vos réseaux !

Si vous voulez en apprendre plus sur l’initiative : https://debtforclimate.org