Réflexion sur la première journée
Notre participation aux différentes activités du FSR lors de la première journée nous a permis de confronter certaines idées que nous avions et de mieux comprendre la réalité des luttes et des mouvements sociaux brésiliens.
Par exemple, nous avons participé à l’Assemblée des convergences sur les résistances, le soins de la maison commune et le Buen Vivir, et nous avons remarqué qu’au bout du panel de discussion de plus de 2h, le Buen Vivir n’avait pas du tout été abordée. En effet, la discussion avait plutôt été orientée autour de l'invasion par les entreprises minières et de l’agrobussiness des terres autochtones, et de la violence que représente cette perpétuation du modèle coloniale. Nous étions donc un peu perplexe face à cette “bifurcation” d’un sujet de base. Après des discussions très intéressantes avec certaines personnes présentes à l’événement, nous avons réalisé que cet “oubli” n’était probablement pas finalement un oubli, mais bien simplement la manifestation des politiques destructrices du gouvernement en place qui ne laisse pas place à l’articulation de l’espoir d’un monde meilleur sous le Buen Vivir. Les gens doivent donc plutôt se concentrer sur l’élément le plus pressant : lutter contre le gouvernement en place, et ce, par la critique, à travers la mise en lumière de ses actions et la résistance. Un coup dur pour les jeunes idéalistes que nous sommes, mais qui étaient en fait un bon rappel à la réalité pour nous.
Le deuxième choc de la journée fut lors de l’Assemblée de convergence Paix et Guerre sur le conflit en Ukraine, où les panélistes n’ont pas hésité à utiliser la “propagande” russe pour légitimer le conflit : les gens dans le gouvernement ukrainiens sont des fascistes, …
Quel ne fut pas notre étonnement d’entendre cela, à un Forum des Résistances, pour ensuite qu’ils et elles prennent la parole sur le conflit Israelo-palestinien, en étant du côté de la Palestine. Mentionner l’importance de tous les peuples à pouvoir prendre en main leur destiné… Un peu hypocrite pour des gens qui venaient de légitimiser l’intervention russe en Ukraine 5 minutes plus tôt.
Malgré tout, cela nous a permis de réaliser nos propres biais et les réalités qui divergent entre les centres d’influence dans le Sud versus le Nord. En effet, en tant que canadien.ne.s, nous sommes principalement influencés par les États-Unis, et c’est leur “propagande” que nous consommons. Au contraire, les pays du Sud ont tendance à plutôt tenter de rejeter l’influence américaine suite aux décennies d’ingérence des États-Unis dans leur politique. Ainsi, il n’est pas étonnant de voir ces pays s’aligner plutôt sur la Russie, rivale historique des États-Unis, qui fut un grand appui aux pays du Sud lors des mouvements de décolonisation. Il est donc logique d’entendre des discours plus aligné vers les intérêts russe que ceux des États-Unis. Un choc initial intéressant pour nous permettre de remettre en question nos propres croyances et les discours que nous avons internalisés selon les conflits entre États.